Face aux pressions des Etats-Unis, qui ont banni l’équipementier chinois pour des raisons de sécurité, et au risque de froisser Pékin, l’Europe hésite, au grand dam des opérateurs de téléphonie.
Huawei ou pas Huawei ? Le dilemme continue d’agiter l’Europe, alors que les premiers déploiements de la 5G sont en cours sur le continent.
En pleine guerre commerciale avec Pékin, le gouvernement américain a banni le champion chinois des équipements télécoms sur son territoire, l’accusant d’espionnage, et exhorte avec insistance depuis plusieurs mois ses alliés du Vieux Continent à suivre son exemple. Tiraillée entre les deux grandes puissances mondiales, l’Union européenne (UE) peine cependant à afficher une position commune dénuée de toute ambiguïté.
Les atermoiements de l’UE ne sont pas sans refléter ceux de ses Etats membres. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, en a d’ailleurs encore fait la démonstration, mercredi 4 décembre, à l’issue du sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. « Je ne veux pas que [le Royaume-Uni] soit inutilement hostile aux investissements venus de l’étranger », a-t-il déclaré, tout en précisant, une poignée de secondes plus tard, ne pas vouloir « compromettre [les] intérêts de sécurité nationale essentiels ».
Ménager la chèvre et le chou
Londres n’est pas la seule capitale européenne à cultiver ainsi le flou. Hormis quelques rares exceptions – à l’instar de l’Espagne ou du Portugal, qui ont ouvert sans équivoque les portes de leurs réseaux 5G à Huawei –, aucun pays du continent ne s’est, à ce jour, aventuré à clairement exclure l’équipementier de son marché.
La raison en est simple. Rompre publiquement avec Huawei, le fleuron technologique de la Chine, reviendrait à prendre le risque de froisser Pékin, dont les investissements en Europe sont loin d’être négligeables. Lui donner sa bénédiction provoquerait, à l’inverse, un retour de bâton de l’allié américain.
Soucieuse de ménager la chèvre et le chou, l’Europe a donc opté pour une pirouette, réussissant l’exploit de souligner les inquiétudes sur l’origine chinoise de Huawei sans jamais nommer directement l’équipementier. Un tour de passe-passe diplomatique accueilli, ironie de l’histoire, comme une victoire tant par les Etats-Unis que par Huawei.
Au grand dam des opérateurs, qui voient d’un mauvais œil ces louvoiements. Sans lignes claires, ces derniers jugent impossible de planifier leurs dépenses des prochaines années. Outre-Rhin, Deutsche Telekom – dont une très grande partie du réseau fonctionne avec du matériel Huawei – a pris la décision de suspendre l’ensemble de ses commandes d’équipements 5G tant que l’Etat allemand n’aura pas définitivement fait un choix.
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